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    Bonne journée,

     un peu de douceur

    dans ce monde...

     

     

     


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    L'albatros de Charles Baudelaire

     

    L'albatros

    Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
    Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
    Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
    Le navire glissant sur les gouffres amers.

    A peine les ont-ils déposés sur les planches,
    Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
    Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
    Comme des avirons traîner à côté d'eux.

    Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
    Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
    L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
    L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

    Le Poète est semblable au prince des nuées
    Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
    Exilé sur le sol au milieu des huées,
    Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

     

    Charles Baudelaire

     

    L'albatros de Charles Baudelaire


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    Elle avait pris ce pli ...

    Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
    De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
    Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère;
    Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père ;
    Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait
    Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
    Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.
    Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
    Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,
    Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
    Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,
    Et mainte page blanche entre ses mains froissée
    Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
    Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
    Et c'était un esprit avant d'être une femme.
    Son regard reflétait la clarté de son âme.
    Elle me consultait sur tout à tous moments.
    Oh! que de soirs d'hiver radieux et charmants
    Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
    Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
    Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
    J'appelais cette vie être content de peu !
    Et dire qu'elle est morte! Hélas! que Dieu m'assiste !
    Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ;
    J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux
    Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.

     

    Victor Hugo

     

    Jeanne était au pain sec...

    Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir,
    Pour un crime quelconque, et, manquant au devoir,
    J'allai voir la proscrite en pleine forfaiture,
    Et lui glissai dans l'ombre un pot de confiture
    Contraire aux lois. Tous ceux sur qui, dans ma cité,
    Repose le salut de la société,
    S'indignèrent, et Jeanne a dit d'une voix douce :
    - Je ne toucherai plus mon nez avec mon pouce ;
    Je ne me ferai plus griffer par le minet.
    Mais on s'est récrié : - Cette enfant vous connaît ;
    Elle sait à quel point vous êtes faible et lâche.
    Elle vous voit toujours rire quand on se fâche.
    Pas de gouvernement possible. À chaque instant
    L'ordre est troublé par vous ; le pouvoir se détend ;
    Plus de règle. L'enfant n'a plus rien qui l'arrête.
    Vous démolissez tout. - Et j'ai baissé la tête,
    Et j'ai dit : - Je n'ai rien à répondre à cela,
    J'ai tort. Oui, c'est avec ces indulgences-là
    Qu'on a toujours conduit les peuples à leur perte.
    Qu'on me mette au pain sec. - Vous le méritez, certe,
    On vous y mettra. - Jeanne alors, dans son coin noir,
    M'a dit tout bas, levant ses yeux si beaux à voir,
    Pleins de l'autorité des douces créatures :
    - Eh bien, moi, je t'irai porter des confitures.


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    Confins

    Confins

    Dans l'ombre tiède, où toute emphase s'atténue,
    Sur les coussins, parmi la flore des lampas,
    L'effeuillement des heures d'or qu'on n'entend pas
    Vibrer ainsi qu'un son d'archet qui diminue.

    S'affiner l'âme en une extase si ténue ;
    Jouir son coeur sur une pointe de compas ;
    Tenter parmi des flacons d'or d'exquis trépas ;
    Ne plus savoir ce que sa vie est devenue...

    Se retrouver, et puis se perdre en des pays,
    Et des heures, en des pianos inouïs
    Faire flotter comme du silence en arpèges ;

    Dans les parfums et la fumée aux lents manèges
    Jusqu'à son coeur et par ses yeux évanouis
    Sentir tomber des baisers doux comme des neiges...

     

    Albert Samain

     

     

     

    Confins

    Ton Souvenir est comme un livre... 

    Ton Souvenir est comme un livre bien aimé,
    Qu'on lit sans cesse, et qui jamais n'est refermé,
    Un livre où l'on vit mieux sa vie, et qui vous hante
    D'un rêve nostalgique, où l'âme se tourmente.

    Je voudrais, convoitant l'impossible en mes voeux,
    Enfermer dans un vers l'odeur de tes cheveux ;
    Ciseler avec l'art patient des orfèvres
    Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ;

    Emprisonner ce trouble et ces ondes d'émoi
    Qu'en tombant de ton âme, un mot propage en moi ;
    Dire quelle mer chante en vagues d'élégie
    Au golfe de tes seins où je me réfugie ;
    Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois
    Comme une après-midi d'automne dans les bois ;
    De l'heure la plus chère enchâsser la relique,
    Et, sur le piano, tel soir mélancolique,
    Ressusciter l'écho presque religieux
    D'un ancien baiser attardé sur tes yeux.

    Albert Samain


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  • Aime-moi d'amour.

    Aime-moi d'amour.François-Marie Robert-Dutertre

    Rak de Billa Bozem, Adawiyah

    Aime-moi d'amour.

    Poète : François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898)

    Recueil : Les loisirs lyriques (1866).

     

     

    Ce que j'aime à voir, ce que j'aime au monde,
     Ce que j'aime à voir,
     Veux-tu le savoir ?
    Ce sont tes beaux yeux, c'est ta taille ronde,
     Ce sont tes beaux yeux,
     Tes yeux langoureux.

    Ce que j'aime encore je vais te l'apprendre,
     Ce que j'aime encore
     Plus qu'aucun trésor,
    Ce sont tes doux chants, c'est ta voix si tendre,
     Ce sont tes doux chants,
     Plaintifs et touchants.

    Ce qui cause en moi la plus douce ivresse,
     Ce qui cause en moi
     Le plus tendre émoi,
    C'est de voir ton cœur vibrer de tendresse,
     C'est de voir ton cœur
     Trembler de bonheur.

    Enfin, si tu veux répondre à ma flamme,
     Enfin si tu veux
     Combler tous mes vœux,
    Jusqu'au dernier jour garde-moi ton âme,
     Jusqu'au dernier jour
     Aime-moi d'amour.

     

     

    François-Marie Robert-Dutertre.

    Aime-moi d'amour.


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    Ode de Tàhirih

     

     


    Ode de Tàhirih...


    (Ode écrit en Perse vers 1844 par Tahirih - l'une des 19 " Lettres du Vivant " et la première femme qui a reconnu spontanéement le Bab)
    (traduction de courtoisie en Français par Louiselle Lévesque-Beaulieu)


    Et si, une fois seulement,
    A l'aube comme à la brunante,
    Mes yeux surprenaient
    Tes traits bien-aimés ravagés de tristesse ou torturés de craintes,
    Une seule fois...
    Et le flot de mes larmes traduirait un amour
    Que ni les hommes ni les anges ne peuvent connaître.

    Et par cette solitude qui m'étreint le coeur
    A la pensée qu'on puisse nous séparer pour des éternités,
    Des larmes de sang ne cesseraient de couler
    Tel un sombre torrent creusant son lit au creux de mon âme,
    Telle la source cristalline jaillissant de sa caverne,
    Tel l'océan silencieux aux majestueuses vagues desquelles
    Chaque cours d'eau aspire naturellement.

    Mais le cours de ma vie à moi serait tout chaviré
    Et impatiente de retrouver ton visage,
    Soulevée par la grâce des vents complices,
    Projetée dans l'espace par les souffles de l'esprit,
    J'irais à ta recherche...
    Dans chaque demeure,
    A chaque porte, dans chaque pièce,
    Dans chaque ruelle et sur chaque place publique.

    Comme l'abeille filant à la ruche pour déposer son miel
    Il me tarde de goûter ta bouche parfumée d'ambre et de musc,
    D'embrasser tes lèvres odorantes qui, comme la rose éclose, 
    Exhale la myrrhe et l'encens à en tuer l'hivers !
    A en ressusciter le printemps
    Et à en faire réapparaître les vents doux du sud plus clément.

    Tes yeux de faucon royal
    Ont réduit à néant le petit oiseau frais de mon coeur...
    Et l'enfer et le paradis se sont déchirés
    En même temps que luttaient en mon âme, et la terre et le ciel.

    Qui pourrait contrôler cette chute vertigineuse ? 
    Quel genre d'ailes pourraient rendre à cet oiseau blessé
    Sa faculté d'envol ?
    Et en un tel moment, qui peut distinguer le jour de la nuit ?
    Où dire par quoi la terre et le ciel, 
    Le paradis et l'enfer se sont confondus
    Pendant que, dans un même souffle , 
    La vie et la mort m'aspiraient en leur sein ...

    Sur ton métier d'apparition fugace,
    Viens me redonner vie.
    Viens, tisse moi doucement
    Au fil ténu de la pâle lumière d'aube...
    Apporte aussi des fils d'or et d'argent
    Ainsi que des rayons de lune
    Brodés sur toile de nuit,
    Pour réparer les fibres déchirées et brisées
    Qu'un jour mon coeur, de ses doigts sanglants,
    Avait tissées sur le métier de la souffrance
    Entre le fil d'illusion et la trame douloureuse de l'amour.

    Coucherais-je des pensées grandiose et magnifiées
    Sur les pages de mon coeur,
    Exaltée par tes lèvres suaves et ta chevelure parfumée
    Que tout mon art ne saurait pénétrer
    Le voile secret de mes mots...

    Et quoique je chante des mélodies merveilleuses
    A la louange de cet Ami aimant et tant aimé,
    Ces versets ne sont pas de ma plume impuissante;
    Toutes ces perles ne sont pas de mon eau...

    Mais si tu as les yeux du coeur
    Pour lire entre les lignes,
    Tu sauras sans l'ombre d'un doute
    Qu'un amour aussi grand a, de toute éternité,
    Puisé sa sève et baigné ses racines
    Dans le coeur du Tout-Aimant !
    La source insondable du Plus-Grand-Nom !

    (Tahirih - Perse - 1844)


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